FNOSAD. Conférence Quentin ROME du 14.10.2023 frelon V.V

Préférences de nidification fu vespa velutina nigrithorax : arbres isolés, lisières de forêts en campagne ; alignements d’arbres et bâtiments en ville.70% des nids à plus de 10 mètres de haut et beaucoup non trouvés.

Le réchauffement climatique va provoquer une forte augmentation de la densité de nids dans toute l’Europe, jusqu’en Russie ; étude prévisionnelle pour 2100. La densité sera forte dans toutes les régions en France.
Impact sanitaire faible. Le danger pour l’homme est peu élevé. Il n’y a pas d’augmentation des accidents dus aux hyménoptères dans les zones nouvellement infestées.
2000 frelons dans un nid (13000 sur 1 an) et 87000 proies par an, soit 11.3kg d’insectes dont 60% d’abeilles. Prédation la plus forte en octobre pour nourrir les larves qui nourrissent les fondatrices.
Peu d’impact sur les espèces d’insectes rares. Peu d’effets sur les bourdons ; parfois stress sur les fleurs. Impact sur le lierre ; compétition avec abeilles.

Impact sur les ruchers : étude au Magneraud ; le stress du à la présence des frelons en vol stationnaire provoque la baisse et parfois l’arrêt total de l’activité des colonies.6 frelons devant une ruche entraine une baisse d’activité de 50% et avec 12 frelons, c’est l’arrêt total.
30% de pertes soit 30 millions d’euros par an.3 à 10% de mortalités des colonies actuellement dues à V.V
Méthodes de lutte.
La Bondée Apivore nourrit ses oisillons avec des frelons, mais aussi avec des abeilles. Le frelon Mandarinia détruit les VV mais aussi une colonie en 10 minutes.
Les larves sont sur la face inférieure des galettes et tombent lors de maladies. La lutte biotechnique est difficile. Plusieurs champignons entomopathogènes sont en cours d’étude.
La destruction des nids doit respecter un certain nombre de recommandations.
Interdiction de bruler les nids car risque d’incendie. Le tir au fusil est dangereux et peu efficace. L’utilisation de paint Ball laisse beaucoup d’insecticides dans et surtout autour des nids, comme l’utilisation de drones pour projeter des insecticides sur les nids.
Les traitements recommandés se font avec des pyrèthres naturels et des perches télescopiques.
Etude de l’INRAE d’Orléans :
30% : de destruction des nids : inefficace
60% : légère baisse de l’invasion dans les zones en cours d’infestation
95% : baisse de 50 %si durée sur 7 ans en continu
Actuellement, 30 à 40% des nids sont détruits.
Gros problème de détection précoce des nids. Drones avec caméras optiques ? Caméras thermiques inefficaces.
Balises radios avec antenne relais. 180 euros. Problème des échos en ville. Il faut 1 balise pour 1 à 2 nids et 2 à 3 heures de temps. Balises trop lourdes si nids éloignés à 1. 5km.Cout : 180 euros + 150 destructions. On pourrait ainsi dépenser plus de 250 millions d’euros par an pour la recherche et la destruction.
La triangulation est une méthode beaucoup moins onéreuse et qui peut être couplée au collage d’une fine bande de couleur sur le dos du frelon.
Une étude MNHN- ITSAP sur le piégeage de printemps a été faite sur 4 ans en Vendée, Pyrénées atlantique et Morbihan. Cette étude tarde à être publiée pour des problèmes de traitement statistique. De 2016 à 2019, les pièges utilisés étaient peu sélectifs avec parfois 95% d’espèces non cibles.

Au bout de 4 années de piégeage il était constaté une baisse du nombre de nids. Si on arrêtait de piéger au bout de 3 ans on perdait 50% d’efficacité. Depuis il est recommandé de n’utiliser que des pièges sélectifs. Il n’y a toujours pas d’appats sélectifs ; les recherches sur les phéromones n’ont pas abouti. Utiliser le mélange classique : bière+ sirop de fruit + ou – du vin.
Il faut se rendre à l’évidence : l’éradication du frelon est impossible. Il faut donc limiter l’impact sur les ruchers et généraliser les mesures de protection.
Les muselières permettent de supprimer le stress sur la planche d’envol en éloignant le frelon, même si une certaine prédation subsiste.

Les harpes électriques permettent de faire baisser fortement la pression de prédation en capturant jusqu’à 200 frelons par jour.
Recommandations :
Zone sans frelon : la Corse peut développer les techniques plus sophistiquées de recherches des nids si des individus sont trouvés avec des balises radios. Surveillance accrue dans les ruchers.
Zone à faible densité de frelon (Alpes, est et nord-est) Chercher à détruire un maximum de nids.
Zone à densité moyenne : variation forte selon les années. Développer la surveillance et le piégeage et détruire les nids. Mettre en place des muselières si pression importante sur certains ruchers.
Zone à forte densité : Ne pas chercher à détruire tous les nids. Piéger au printemps de façon concertée avec les apiculteurs surtout près des ruchers impactés l’année précédente. Placer des harpes en juillet dès l’apparition des nids secondaires et y associer des muselières.

Pour les harpes on peut en augmenter l’efficacité en plaçant un grillage parallèlement à la ligne des ruches à 1 mètre devant.
Les frelons sont alors obligés de passer dans les harpes.
Certains apiculteurs mettent des tentes grillagées au-dessus des ruches.
Les fondatrices partent par vague de fin octobre à fin novembre : de 500 à 1500 par nid pour leur vol de fécondation et ne reviennent jamais au nid. Lors de l’invasion de nouveaux territoires, il faut 5 à 6 ans pour arriver à l’équilibre. Ensuite le nombre de nids reste assez constant. Les conditions climatiques favorables au printemps expliquent les années à frelons.
Les frelons impactent l’entomofaune et surtout les abeilles. La transhumance permet aux pros de régler le problème sur certains ruchers. En automne, la prédation est maximale mais sur les guêpes sociales en fin de période de reproduction, l’impact est faible. Les mouches communes et nécrophages sont fortement impactées sans conséquence.
En Espagne les frelons attaquent les bourdons, surtout au printemps.
Au printemps en France, les frelons vont sur les fleurs (camélias, cotonéaster…) et limite le butinage et la pollinisation. Les travaux sur les phéromones d’alarme n’ont pas abouti. INRAE Bordeaux a cessé et à Tours les phéromones mâles n’ont pas permis d’avoir des résultats probants. Il faudrait travailler sur des phéromones d’agrégation.
La destruction massive des nids favorise une augmentation du nombre de nids, mais avec des nids plus petits car la nourriture est plus rare. La destruction est importante pour les nids dangereux pour les populations. Les nids situés près des ruchers seront détruits jusqu’à la fin de la prédation sur les ruchers.
Conclusion.
Adapter la lutte selon les régions.
Généraliser la protection des ruchers.
Limiter la destruction des nids aux zones peu infestées et dans les zones très impactées, détruire les nids dangereux et ceux situés près des ruchers. Arrêter toutes les destructions fin novembre car toutes les fondatrices sont parties.